Procès Stéphanie DINGIOU
10 décembre 2023Préjudice sexuel des mineurs victimes de viol réaffirmé par la Cour de Cassation
6 mars 2024En ce 9 février 2024, c’est tout le monde judiciaire, mais plus encore la France entière, qui pleure l’immense perte de ce monument historique admiré de tous.
Avocat pénaliste engagé, ancien Garde des Sceaux, Robert BADINTER s’est éteint et nous laisse toute la force de son héritage.
Sa disparition a déclenché une vague d’hommages unanimes traversant les clivages politiques. À gauche comme à droite, les leaders politiques ont salué la mémoire de cet homme qui a marqué l’histoire, notamment par son combat contre la peine de mort.
Depuis sa disparation, Robert BADINTER est célébré à travers tout l’hexagone pour son engagement social, sa lutte pour le respect des droits et des libertés fondamentales. Son combat pour rendre la justice plus juste et plus humaine, a suscité et suscite encore l’admiration de générations d’Avocat désireux de marcher dans ses traces. Ce mercredi 14 février à 12 heures, une cérémonie lui sera consacrée, regroupant les différents acteurs du monde judiciaire, au sein du Tribunal judiciaire d’ANGOULEME.
La blessure de la Shoah : une source d’inspiration et d’engagement
Né dans une famille juive émigrée de Bessarabie en 1928, Robert Badinter a connu les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, où de nombreux membres de sa famille ont été déportés. Cette expérience a profondément marqué ses convictions et l’a amené à consacrer sa vie à la défense des droits humains.
Les épreuves de la guerre ont façonné l’engagement de Robert Badinter et ont renforcé sa détermination à lutter contre l’injustice et à défendre les valeurs humanistes. Ses études de droit et sa carrière d’avocat ont été le tremplin de son combat pour la justice.
L’avocat des causes justes : un engagement précoce
Dès ses débuts dans la profession d’avocat, Robert Badinter s’est distingué par son engagement en faveur des causes justes. Son mentor, Henry Torrès, lui a inculqué l’importance de défendre non seulement des individus, mais aussi des principes fondamentaux de justice et d’humanité.
La transformation d’une conviction en action politique
Des procès emblématiques, tels que celui de Roger Bontems, condamné à la guillotine, ont profondément marqué Robert Badinter et renforcé son engagement abolitionniste. Son passage au ministère de la Justice sous François Mitterrand a été le point culminant de sa carrière politique, aboutissant à l’abolition de la peine de mort en France en 1981.
Discours de Robert BADINTER devant l’Assemblée Nationale :
Un héritage indélébile dans l’histoire juridique française
Au-delà de son rôle dans l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter a laissé un héritage durable dans le domaine juridique. Président du Conseil constitutionnel et sénateur, il a continué à promouvoir les valeurs de justice et de démocratie tout au long de sa vie.
L’abolition du « délit d’homosexualité »
En 1791, la France abolit les infractions réprimant l’homosexualité, mais en 1942, le régime de Vichy les rétablit. En 1982, la loi Forni, portée par Gisèle Halimi et soutenue par Robert Badinter, met fin à cette injustice, concrétisant une promesse de campagne de François Mitterrand, qui amnistie les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982. La loi est finalement adoptée en juillet 1982, représentant une victoire majeure pour les droits LGBTQ+ en France.
Un homme de conviction jusqu’au bout
Jusqu’à ses derniers jours, Robert Badinter est resté fidèle à ses convictions. Son décès marque la fin d’une époque mais laisse derrière lui un héritage précieux, rappelant à tous l’importance de défendre les droits fondamentaux de chaque individu.